Liste du matériel :
- Planche de bois pas trop épaisse (5mm semble être un maximum)
- Décapeur thermique
- 5 m de cordelette
- De la sangle
- Un établi libre
- Un pulvérisateur de jardin rempli d’eau
Mode d’emploi :
L’idée de ce pliage c’est d’imbiber les fibres du bois jusqu’à ce qu’elles deviennent souples, puis les contraindre pour leur donner une forme ; et enfin les chauffer pour les sécher et leur faire conserver leur angle.
Retenez que le bois se détend d’environ 10-15% de l’angle que vous lui avec donné (ex si vous pliez votre planche à angle droit, en fait elle ne fera qu’un angle de 75-80° avec l’horizontale une fois mise hors contraintes) alors prévoyez le dans vos estimations.
Le mieux est de procéder par passes : plier la planche d’une petite 10aine de deg, la laisser se reposer, puis un autre jour lui remettre 10° dans le nez etc.
En photos et en texte, les étapes et les petits trucs qui vous permettront d’avoir une meilleure finition :
J’utilise ici du contreplaqué marine 3mm (3lés), li marche bien et donne un rendu propre pour peu qu’il soit lazuré ensuite. Faites tout de même attention à ce que le sens des fibres du bois soit perpendiculaire à la pliure (que le lé du milieu soit parallèle) pour avoir un pli plus propre. Dans tous les cas ne vous attendez pas à 3 cm de rayon de courbure : en mulant avec un moule un solvant bois etc, j’ai avec difficulté réussi à descendre sous les 5cm, comptez 10 dans les conditions présentes.
Avec du scotch double face, je colle deux tasseaux au bout de la planche : cela me permettra de mieux équilibrer la charge de la cordelette et réduire le vrillage.
Je l’accroche avec des serflex, l’idée est de serrer fort mais sans marquer le bois, afin d’éviter ce que vous pouvez apercevoir sur la 2e photo ; c’est pourquoi jen’utilise plus de cordelette pour accrocher la planche à l’horizontale, mais de la sangle que je passe par les trous de l’établi.
Une fois le bout de la planche préparé je l’installe sur l’établi : fixée à l’horizontale à l’aide d’une sangle, elle dépasse dans le vide là ou je veux localiser le pli. Précisons toutefois que la localisation est vague, et que, si elle n’ira pas se tordre au dessus de l’établi, la courbure de la planche est parfois capricieuse, nous verrons plus tard une solution possible.
Lorsque la planche est accrochée, passez la cordelette et trouvez un moyen de charger un peu la planche ; vous pouvez mettre au bout en gros 1kg sans risque, pour vous aider à l’accrocher. Ensuite, imbibez d’eau la zone où se situera le pli et allez prendre un café. Répétez l’opération plusieurs fois, c’est d’elle que dépend la qualité du pli. Vous pouvez également utiliser de la vapeur pour humidifier la planche.
Une fois la planche bien humide, chargez la. Si vous augmentez progressivement la contrainte, elle ne devrait pas opposer un trop grosse résistance ; la plus faible étant la meilleure.
Deux ou trois heures devraient s’être écoulées depuis le début de l’humidification maintenant. Plus cette phase est lente, plus vous pourrez atteindre des grand angles (un pote m’a battu en faisant un 180° sur une semaine complète… ma planche à moi a cassé à 110 et est partie direct à la poubelle, de frustration )
Pour la dernière phase, utilisez le décapeur thermique pour chauffer la zone assez fort (le bois modifie sa forme aux alentours de 70°C alors hésitez pas à forcer, mais ne rapprochez pas la source de chaleur trop près au risque de noircir/dessécher/casser le bois.
Vous devriez voir des jolies volutes de vapeur.
Une fois la planche totalement sèche (un repère est le retour à une teinte claire), laissez là sous contrainte dans un endroit à température ambiante et assez sec (exemple, une chambre/un dressing, etc), cela réduit la détente de la planche. Si ce n’est pas possible, chauffez encore un peu et priez ^^. Si vous utilisez une planche de pin, sachez que sa sève bout à environ 70° du coup c’est un excellent repère, cherchez les petites bulles brunes dans les veines du bois qui grandissent quand vous approchez le décapeur.
Une fois l’opération terminée vous obtiendrez une planche comme celle ci( notez que l’angle est assez faible puisque je n’ai fait qu’une passe pour le tuto.
Les optimisations :
Le solvant :
Alors là plusieurs théories s’affrontent. L’ammoniaque semble vainqueur (en raison de ses pouvoirs dissolvants puissants), mais mon coeur va plutôt à l’alcool à brûler, les tests montrent une certaine efficacité de celui-ci également, et il est à la fois peu nocif, et moins odorant. Pour l’ammoniaque, c’est gants obligatoires et l’alcool peut s’utiliser pur en badigeonnant (ça c’est les riches ) ou bien coupé ⅓ dans l’eau de votre pulvérisateur de jardin.
Le fer à cintrer :
Vous pouvez en acheter un, mais pour par cher il ya moyen de le fabriquer soi même selon le mode d’emploi ici : http://yves.fesselier.free.fr/plans/FerCintrer.pdf merci à lui
Le fer permet des formes bien plus complexes, mais galère à faire des pièces larges ou épaisses par contre. Il faudra de toute façons beaucoup d’entraînement pour le maîtriser.
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques et poser vos questions je tenterai d'y répondre au mieux. Et postez ici vos réalisation !
[Guide] Cintrage contreplaqué
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Re: [Guide] Cintrage contreplaqué
C'est super bien expliqué, c'est long et minutieux et il faut être à l'écoute du bois mais c'est surement la technique la moins chère que j'ai vu. L'avantage c'est que cela change des sempiternelles plaques de plexi ou d'alu et c'est plus authentique que les stikers imitation bois.
Perso j'aime bien aussi les réalisations genre strip planking (comme pour le dernier concours modding ldlc)
Dans un autre registre, J'ai eu la chance de posséder pendant quelques années un bateau en bois (chassiron junior) et c'est vrai que le plastique c'est fantastique mais quand on as connu le bois ça ne s’oublie pas (les couches de vernis tous les ans je ne l'aient pas oubliés non plus)
Perso j'aime bien aussi les réalisations genre strip planking (comme pour le dernier concours modding ldlc)
Dans un autre registre, J'ai eu la chance de posséder pendant quelques années un bateau en bois (chassiron junior) et c'est vrai que le plastique c'est fantastique mais quand on as connu le bois ça ne s’oublie pas (les couches de vernis tous les ans je ne l'aient pas oubliés non plus)
Re: [Guide] Cintrage contreplaqué
Super tuto ! Pour faire un bar avec un plaquage arrondi c'est bien aussi :p
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Re: [Guide] Cintrage contreplaqué
OMG le monde est tellement petit le père de ma copine a dessiné ce truc au début de sa carrière :0cachecache a écrit :bateau en bois (chassiron junior)
et c'est pas du vrai bois ya des renforts fibre pour alléger en structure
et merci à tous pour les compliments, pour ce qui est du woodstrip je m'y suis pas encore frotté, mais je connais le blog d'un gars qui a fait un moth international avec ça
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Re: [Guide] Cintrage contreplaqué
c'est vrai, celui que je possédais était le 17ème est un des premier à avoir ses oeuvres vives en fibre. mais tout le reste était en acajou, chêne et iroko.
le père de ta copine travaillait au chantier Richard (marennes d'Oléron)?
j'ai toujours crue que les chassirons avaient été dessinés par une femme.
le père de ta copine travaillait au chantier Richard (marennes d'Oléron)?
j'ai toujours crue que les chassirons avaient été dessinés par une femme.
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Re: [Guide] Cintrage contreplaqué
je nuance mon propos. Il était tech composite là bas et maintenant il dirige un chantier sur marans dont j'ai oublié le nom ^^
je ne sais pas qui a dessiné la carène, mais ce qui est certain c'est que ça avance pas ^^ le reflet d'une époque sans doute
je ne sais pas qui a dessiné la carène, mais ce qui est certain c'est que ça avance pas ^^ le reflet d'une époque sans doute
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Re: [Guide] Cintrage contreplaqué
j'avais le même discours car j'avais des dériveurs depuis longtemps et que j'aimais bien le hobbi16. mais les sensations de cette carène étaient particulière un peu comme si ont avait fabriqué un petit swan. Bien réglé il était capable de faire un bord de prés de plus d'une heure sans toucher à la barre. ce sentir comme sur un rail, sans subir de violent choc dés la moindre vague, sans avoir les yeux rivé sur des écrans c'est hélas une autre époque. là je suis d'accord avec toi, c'est du passé.
en terme de vitesse il y a peu de croiseurs de cette taille qui font mieux. dans la vie quotidienne telle que je la vie, pas en course ou dans les revues.
de plus faire de la croisière en évitant le lit du vent c'est un réel handicap, qui ce traduit aussi en vitesse.
Par contre pour une personne richissime, il est possible d'obtenir un voilier qui marche fort et qui reste confortable (à l'époque on disait marin).
Pour tous les autre il faut faire des compromis
en terme de vitesse il y a peu de croiseurs de cette taille qui font mieux. dans la vie quotidienne telle que je la vie, pas en course ou dans les revues.
de plus faire de la croisière en évitant le lit du vent c'est un réel handicap, qui ce traduit aussi en vitesse.
Par contre pour une personne richissime, il est possible d'obtenir un voilier qui marche fort et qui reste confortable (à l'époque on disait marin).
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Re: [Guide] Cintrage contreplaqué
Ya le RM 10.80 qui marche vachement bien...
Et puis il ya les Pogo... Mon amour de toujours je rêve un jour de m'en offrir un
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