Prise en main :
Quand on sort le GG IronClad V3, on sent de suite que le produit est robuste. Le poids est relativement important pour un clavier de ce type et cela s’explique par la plaque en acier qui sert de support aux commutateurs mais aussi par le traitement phonique et le montage suspendu.
Notre exemplaire dispose de keycaps en PBT double shot avec un profil OEM. Et il faut reconnaitre que les touches sont d’une très belle qualité. La texture est plutôt lisse pour du PBT et même si cela ne se voit pas particulièrement bien sur les photos, le blanc est vraiment blanc.

Les touches sont en PBT cela signifie qu’elles seront plus résistantes à l’usure et notamment au polissage qui peut apparaitre sur les touches classiques en ABS. L’épaisseur est de 1.4 mm contre seulement 0.8 pour les touches en ABS.

Le lettrage est réalisé pas la méthode de la double injection. Un premier plastique formant la lettre et la structure centrale est injectée, puis une seconde injection construit la coque autour. Ce procédé permet une durabilité maximum du marquage qui fait partie intégrante de la touche. Mais ce système permet également de laisser passer l’éclairage pour que le lettrage soit illuminé.

La police choisie est vraiment très lisible et l’épaisseur des touches évite les effets de transparence qui peuvent parfois apparaitre. On apprécie également le fait que le clavier Ironclad embarque une disposition standard qui facilitera grandement le choix si vous voulez changer vos keycaps et personnaliser un peu le clavier.

Pour informations la disposition standard ou non évoque la taille des touches de la dernière rangée d’un clavier. Ici les touches Alt, Windows, Fn et Ctrl font toute la même taille à savoir 1.25 touche.
Sous le capuchon (ou keycaps) on trouve le commutateur (ou switch). Le IronClad est proposé de base avec deux options de switch différentes. Les Red Blood , des commutateurs linéaires lubrifiés en usine. Les Brown Racoon, des commutateurs tactiles. On retrouve un exemplaire de chaque commutateur dans le bundle. Si vous hésitez, alors la version avec les commutateurs rouges (Red Blood) sera probablement la plus polyvalente.

Pour retirer le capuchon de touche, on utilise l’outil fourni dans le bundle. Celui-ci permet d’enlever le keycap sans abimer les contours de celui-ci. Il suffit alors de tirer bien verticalement et on accède au commutateur.

Pour notre exemplaire nous avons choisi les RedBlood. Il s’agit de commutateur linéaire (équivalent aux switches “Red”). La marque a procédé à plusieurs optimisations, notamment en réduisant la marge d’erreur lors de la fabrication du switch, nous offrant une frappe plus stable. Ils sont lubrifiés d’usine avec le lubrifiant maison de la marque, le Demon Blood. On comprend donc un peu mieux leurs noms.
Il faut bien différencier ces commutateurs lubrifiés des autres. En effet, un lubrifiant est ajouté pour faciliter l’activation et réduire considérablement le bruit du commutateur.
Si on a récemment commencé à voir des commutateurs huilés tels que les Gateron G Pro, très peu (voire aucun) fabricant ne propose ce genre de commutateurs lubrifiés à la graisse, longtemps réservés aux amateurs de clavier custom qui les lubrifiaient manuellement.

En inspectant notre clavier, on remarque sous la touche espace ainsi que sur les touches de formats larges l’utilisation de stabilisateurs fixés sur la plaque.

Les stabilisateurs de l’IronClad sont de très bonne qualité. Ils sont lubrifiés et disposent d’un pad en silicone de 0.3mm. Pour ceux qui ne sont pas familiers du modding de clavier, il s’agit d’un petit tampon souple, placé sous le stabilisateur qui vient amortir la fin de course. Cela évite le bruit et cela donne un petit effet d’amortissement aux touches. Certains bidouilleurs utilisent des pansements pour réaliser ce genre de choses sur les claviers qui en sont dépourvus. (band-air mod)
Une des particularités du GG IronClad, c’est que les commutateurs sont tous hotswapable. Par ce terme barbare, on veut entendre qu’il est possible de retirer les commutateurs pour les changer sans même avoir à débrancher le clavier. Contrairement au clavier classique, les switchs ne sont pas soudés sur le PCB, mais enfichés dans une sorte de prise (socket).
Vous remarquerez aussi sur cette photo que la LED est située sous le PCB, ce qui permet d’augmenter la compatibilité avec les différents commutateurs du marché. Certains claviers ont des LED posées en surface, coupant ainsi la possibilité d’installer des switchs non compatible SMD.
Pour retirer un commutateur, on utilise l’autre côté de l’outil fourni dans le bundle. Il faut le placer de telle façon que les griffes viennent appuyer sur le système de rétention en haut et en bas du commutateur. Et on tire bien verticalement…façon arracheur de dents…

En dessous on peut voir un emplacement avec des fiches. Le PCB est blanc. On peut voir sur le haut du socket la LED RVB qui servira pour l’éclairage de la touche. Les sockets sont compatibles avec les commutateurs 5 et 3 pins. Ce système permet de changer facilement tous les commutateurs du clavier que ce soit pour les remplacer ou juste pour les adapter à votre utilisation en panachant différents types. C’est un gage incontestable de durabilité.
Les interrupteurs Red Blood sont comme leurs noms ne l’indiquent pas équipés d’un plongeur blanc. Mais les caractéristiques de ce commutateur sont bien celles d’un linéaire de type Red avec une force d’activation de 45 gr. Le choix d’utiliser un plongeur blanc permet à ces commutateurs de ne pas venir perturber l’éclairage avec des reflets colorés.
À l’intérieur du boitier on trouve le ressort. On remarque la présence de lubrifiant à la base de celui-ci. C’est un endroit stratégique qui est souvent responsable du bruit de ping des commutateurs. La marque n’a pas fait semblant sur la lubrification de ces commutateurs. Cela se rapproche de ce qu’on pourrait obtenir sur une lubrification manuelle.
Côté plongeur, on remarque que les tranches en contact avec les rainures sont parfaitement couvertes de lubrifiant. C’est peu visible sur la photo, mais les pattes qui vont venir appuyer sur le feuillet métallique du contacteur en porte aussi.
La face côté contact aurait pu être un peu plus lubrifiée, mais pour un traitement réalisé en usine c’est vraiment de grande qualité. Les commutateurs lubrifiés en usine sont habituellement vaporisés d’une huile très fluide qui finit par se retrouver au fond du switch.
Tests :
Le GG IronClad prend en charge le rollover USB N-key, qui a été testé avec succès en utilisant le test d’Aqua. Il s’agit de la capacité d’un clavier à reconnaitre la pression de plusieurs touches en même temps. Et ici vous pouvez rouler votre tête sur le clavier sans manquer un seul caractère…

Switch Hitter a confirmé de son côté qu’il n’y avait pas non plus de bavardage avec les touches. Le bavardage ou Chatter en anglais est un phénomène indésirable qui entraîne plusieurs entrées enregistrées lors d’une seule pression. Si jamais cela vous arrive, il faut savoir qu’une augmentation du délai de debounce dans les paramètres peut régler ce problème. Et au pire avec le IronClad, il suffira de changer les commutateurs incriminés.

La fréquence de 1000Hz du polling rate est également atteinte comme indiqué par le constructeur.

Et pour conclure un petit sample du bruit que fait le GG IronClad V3 quand on tape du texte.
Et en pratique…
Le IronClad V2 était déjà un excellent clavier et c’est en me basant sur cette référence que j’ai abordé la version trois Dès que l’on pose ces petits doigts sur le IronClad V3 on comprend que ce n’est plus vraiment le même clavier. La sensation est beaucoup plus proche du Berseker est pour cause car il partage dorénavant le montage suspendu. La frappe est (encore plus) souple et silencieuse. Les commutateurs Red Blood sont toujours aussi bon et remarquablement homogènes au niveau de la lubrification. On se rapproche clairement de très près d’une lubrification soigneusement réalisée à la main. Les stabilisateurs également lubrifié se font oublier même pour les plus sensibles.
À l’utilisation, le IronClad V3 est un clavier fiable et extrêmement réactif de l’ordre de la milliseconde. La réactivité et le silence deviennent très vite confortables à l’usage. On ajoute à cela l’apparition de cette très bonne molette qui permet de régler le son ou même ce que vous voulez via les drivers. Sans oublier les 4 touches supplémentaires également capable de se voir attibuer ce que vous voulez. Et on obtient un clavier gaming sobre, performant et discret.
En jeu, le GG IronClad V3 ne vous fera jamais défaut. Les frappes sont précises et rapides. Même si le logiciel semblera à certains encore un peu “rustique”, on peut rapidement créer et utiliser des macros. Les touches arrivent naturellement sous les doigts et l’éclairage permet presque toutes les fantaisies.
